Seb, c'est bien !
Vous allez voir qu'il va nous la faire, sa passe de quatre, l'ami Sébastien Loeb. Quatre titres de champion du monde, à la suite, comme ça. Ce ne sera pas une première - le finlandais Tommi Mäkinen a réussi ce tour de force à l'époque où Mistubishi était imbattable - mais on s'en souvient à peine. Sébastien, c'est sûr, marquera davantage l'Histoire. Surtout avec ce titre-là. Acquis de hautte lutte face à un Marcus Gronholm au meilleur de sa forme. Au volant d'une voiture (la C4) qui n'était pas toujours la plus performante.
Mais ne vendons pas la peau de l'ours. Il reste un rallye à disputer, et pas le plus facile, en Grande-Bretagne. Terrain piégeux et glissant, surtout si, comme on peut l'imaginer, la pluie s'en mêle. De Didier Auriol à Carlos Sainz, nombreux sont les champions qui ont vu leurs espoirs de couronne mondiale s'envoler sur les routes galloises. Loeb y sera très fort, moral gonflé à bloc, mais face à lui le finlandais volant n'aura plus rien à perdre pour sa toute dernière course avant la retraite. Nul doute que l'empoignade sera belle.
Pour le spectateur que je suis, à la limite, peu importe qui inscrira son nom au palmarès du championnat 2007. Ce que je retiens, c'est que le combat aura été âpre, engagé, mais toujours loyal. Entre les deux pilotes eux-mêmes, mais également - chacun de leur côté - avec leurs navigateurs, leurs équipiers, leurs patrons. Rien à voir avec les coups fourrés qui ont émaillé la saison de Formule 1 en parallèle, ces agissements de mauvais garçons prétentieux que même le résultat final (Räikkönen réglant leur compte aux pilotes McLaren) n'a pu faire oublier. Non, cette année, pour voir un spectacle de qualité et des hommes aux attitudes chevaleresques, il fallait suivre le championnat WRC. Malheureusement, le rallye est moins télégénique que Sa Majesté la F1...
Mais passons. J'adresse ici un grand merci à Sébastien Loeb pour tout ce qu'il est. Sportivement et humainement. C'est rare, un pilote d'exception qui ne prend pas la grosse tête. Bosseur, méticuleux mais jamais chiant. Qui ne rejette pas la faute sur un tiers, qui sait rendre hommage. On a beaucoup à apprendre de Sébastien Loeb. Et pas seulement lorsqu'il s'agit de conduire.