Duel aux antipodes
Il a un nom qui s'éternue, un prénom pas courant non plus, et un sacré défi à relever la nuit prochaine. Jo-Wilfried Tsonga, car c'est de lui qu'il s'agit, enflammera-t-il les foules comme il en a pris l'habitude depuis le début de cet Open d'Australie 2008 ? Il lui faudra vraiment sortir la grosse artillerie pour cette demi-finale car son adversaire, Rafael Nadal, double vainqueur de Rolland-Garros et n° 2 mondial, n'a pas prévu de lui laisser le moindre espoir. L'espagnol, enfant roi de la terre battue, n'est jamais arrivé aussi loin dans un tournoi sur surface dure. Et il entend bien aller défier dimanche, une nouvelle fois, son ennemi juré Federer en finale.
Mais voilà, Tsonga, petit "frenchie" sympa au discours frais, plein d'enthousiasme sur le court, semble avoir le feu sacré depuis 10 jours. Après avoir passé les premiers tours sans encombre, il a épinglé coup sur coup trois têtes de série. Murray (n°9), puis Gasquet (n°8) et enfin Youzhny (n°14) mardi dernier, au terme d'un match dont les observateurs s'accordent à dire qu'il fut quasiment parfait. Sa place dans le dernier carré semble donc totalement méritée aux commentateurs, tant les adversaires n'ont fait aucun cadeau au Français. Et ces mêmes commentateurs d'ajouter qu'avec un tel niveau de jeu, Tsonga peut tout à fait décrocher un billet pour la finale.
Je n'avais pas vraiment entendu parler de Jo-Wilfried Tsonga avant aujourd'hui. Quelques uns de ses résultats à la radio (je me souviens notamment de l'annonce de son huitième de finale à Wimbledon l'été dernier), mais jamais la moindre image. C'est ce matin, à la une de "L'Equipe", que j'ai découvert à quoi ressemblait ce colosse de 22 ans (1,88 m pour 90 kg). Eh bien le gars, il a une sacrée bonne bouille. Un sourire franc et une belle rage, étonnante car mêlée à une totale décontraction, qui font plaisir à voir. Inévitablement, et cela sans même parler de sa couleur de peau, on a envie de le comparer à Yannick Noah. Et apparemment, leurs façons de jouer auraient quelques similitudes. "A star is born" a déclaré Jim Courier, ancien leader du classement ATP dans les années 90. Joli compliment.
Nous voilà donc à quelques heures d'un match qui s'annonce passionnant. Dommage qu'il se déroule au beau milieu de la matinée car je l'aurais volontiers regardé. Je ne suis pas (ou plus) un grand amateur de tennis, mais il faut reconnaître qu'il s'agit là d'un sport très télégénique. Alors quand, cerise sur le gâteau, un "p'tit jeune qui n'en veut" a une chance d'entrer dans l'Histoire... Allez vas-y Jo, dis-lui comment tu t'appelles, à ce Nadal !