Un père et passe...
La léthargie qui entoure ce blog depuis quelques semaines est probablement la chose que je redoutais le plus lorsque je l'ai créé. Echaudé par mon expérience avec La vie MG B, mon premier blog qui, limité à un seul sujet, s'était mis rapidement à tourner en rond, je m'étais dit que j'aurais moins de pannes d'inspiration en ratissant plus large. Culture, sport, gastronomie, voyages... La palette était effectivement étendue. Mais force est de constater que ça n'a pas suffi pour que, spontanément, chaque jour, l'envie de noircir des lignes, de déballer mes états d'âme sur tout et n'importe quoi supplante tout le reste.
D'abord, tout n'est pas matière à prendre du plaisir. Il y a des moments où on a davantage envie de râler qu'autre chose. Et même sans qu'il soit besoin de s'énerver. Des films qui nous déçoivent, des restaurants qui nous laissent sur notre faim, des Grands Prix de F1 où personne ne dépasse personne, des paysages qui ne cassent pas des briques... combien y en a-t-il pour un seul qui nous fasse vraiment de l'effet ?
Non, définitivement non, tout n'est pas bon à raconter ici. Et ce qui est bon, eh bien... je le garde pour moi, ma famille, mes proches. On peut tout partager, mais pas avec n'importe qui. Ainsi, pendant que ces pages restaient cruellement vierges de nouveauté, le blog que j'ai créé à la naissance de Martin s'enrichissait, lui, très régulièrement, de photos et de textes. Ceux auxquels j'ai donné une habilitation pour venir l'y voir grandir l'ont constaté : si quelque chose m'inspire en ce moment, c'est bien mon fils.
Alors voilà, c'est dit. La paternité change la vie, oui. Change les priorités, les envies, les façons de faire. Depuis que je suis père, un certain nombre de choses passe à la trappe. Plus ou moins définitivement. Qu'on se rassure, je n'abandonne pas ce blog pour autant. Je ne lui fais pas non plus prendre une autre direction, je ne supprime ni n'ajoute rien à mes rubriques. Mais je demande juste à mes (rares) lecteurs inconnus, ceux qui ne savent rien d'autre de moi que ce que raconte ici, d'être un peu indulgents. De m'accorder le droit au silence. Celui que je me suis octroyé, il y a 5 mois, quand j'ai basculé dans le camp des papas.