Une soirée "deux en un"
Ce message s'adresse à tous les couples qui, le vendredi venu, se lancent dans le houleux et impitoyable débat du "on fait quoi ce soir". Monsieur veut aller au cinéma, madame préfèrerait un concert. Les arguments fusent, se croisent, se cognent et au final, de verbe haut en bouderie, l'empoignade se solde par de la déception chez l'un et de la culpabilité chez l'autre. Bref, la soirée est rarement réussie. Eh bien, chers indécis du début de week-end, sachez qu'il existe en ce bas monde des associations qui, militant pour la paix des ménages, proposent des spectacles d'un nouveau genre : j'ai nommé le "ciné-concert". Oui. Une toile et de la musique par dessus. Parfaitement. Vous m'objecterez qu'il est difficile d'entendre les dialogues d'un film lorsqu'une horde de musiciens s'agite dans la même salle. Je vous répondrai que le problème disparaît lorsqu'on a recours au cinéma muet. Il suffisait d'y penser...
Nous allons donc expérimenter ce soir, mon Croco et moi, ce concept original, avec un classique du cinéma allemand de l'entre-deux guerres : "Le dernier des hommes" de Murnau (réalisé en 1924). Le film sera accompagné, du début à la fin, par le groupe Mygük qui, comme son nom ne l'indique pas, est composé d'artistes français, plus précisément originaires de Pau. Selon le flyer annonçant le spectacle, ce groupe se situe au confluent des inspirations de Yann Tiersen et de Radiohead, ce qui de prime abord ne laisse présager que du bon. "Leurs morceaux, nous dit l'auteur du texte, ont été remarqués pour leurs trouvailles mélodiques et leurs compositions atmosphériques offrant un subtil dosage de mélopées acoustiques, textures électroniques et harmonies symphoniques".
D'accord, merci pour le son. Et les images alors ? "Le film présente le monde d’un vieil homme, partagé entre le palace où il travaille et sa vie dans les bas quartiers de la ville. Ce film, sur la destruction de l'homme par la société, est une des dernières œuvres du cinéma muet, qui au-delà d’être considérée comme une oeuvre-bilan, peut être vue comme un film pionnier de part ses prouesses techniques et la virtuosité de ses images". En un mot : miam !