Heureux qui communique

Allo maman, ici bébé ! Tel semble être le message que nous fait passer, depuis quelque temps, la petite boule qui habite dans le ventre d'Aurélie. Quoi de plus normal, me direz-vous, qu'il se manifeste désormais régulièrement alors qu'elle a bien entamé son sixième mois ? C'est en cas de silence qu'il aurait fallu s'alarmer. Mais la nature est quand même drôlement bien fichue et les choses se font progressivement, par paliers, pour laisser aux uns et aux autres le temps de s'habituer. Ainsi celui qui, au tout, début se contentait de petits coups éloignés, est passé à de véritables "noubas" intérieures, souvent à des heures fort avancées de la soirée ! C'était notamment le cas hier... De là à ce que nous en fassions un adepte du clubbing nocturne, il y a encore de la marge (surtout, on se demanderait de qui il tient ça) mais n'empêche : il nous montre qu'il est là, et bien là.

Mais percevoir des mouvements est une chose ; pouvoir les accompagner, voire les susciter, en est une autre. Certains y arrivent pourtant. En utilisant l'haptonomie. Kezako ? Une méthode développée récemment qui permet d'entrer "physiquement" en contact avec le bébé tandis qu'il est encore à l'intérieur. La communication s'établit grâce à la voix et par l'application des mains - celles des parents - sur le ventre de la mère. L'idée est de stimuler le foetus et de l'amener petit à petit à reconnaître ces voix, ces intonations, ces gestes autour de lui. Et donc de répondre aux stimulations. En quelque sorte, on invite le bébé à venir se blottir contre notre main, et il le fait...

Ce que nous avons pu lire ou entendre comme témoignages sur l'haptonomie (cerise sur le gâteau, la technique est censée soulager les douleurs de la mère pendant l'accouchement) nous a incités à nous lancer. C'est ainsi qu'il y a deux semaines, nous avons eu notre première séance avec un kinésithérapeute spécialement formé à cette technique et qui, immédiatement, a su nous convaincre. Il nous a donné les clés de l'établissement du contact et c'est désormais à nous de jouer car, pour que cela fonctionne, il faut entretenir le dialogue en reproduisant régulièrement les mots et les gestes, à la maison. En parallèle, nous aurons encore 5 séances avant la naissance mais également après celle-ci, au cours des premiers mois. Il s'agira alors de prolonger cette relation privilégiée que nous aurons mise en place (en général, les "bébés-hapto" deviennent très vite autonomes et prennent confiance en eux au cours des premières années de leur vie).

Je ne sais pas pour autant si cet art du "toucher affectif" fera de notre bébé quelqu'un d'exceptionnel. Mais rien que le plaisir de communiquer avec lui, dès aujourd'hui, vaut la peine d'en passer par là...

Comments

[Trocadero]

Mon cher Olivier,

Je connais bien les professionnels pour avoir travaillé avec eux (ou pour eux, c'est selon) pendant une dizaine d'années. La question de la responsabilité médicale a notamment été au centre de mes activités. Je pense que, comme dans chaque corps de métier, il y a de bons et de moins bons praticiens, certains étant parfois complètement à côté de la plaque et d'autres rattrapant des situations désespérées. Ce que tu as connu avec ta petite fille, tout le monde souhaiterait s'en passer et je suis heureux que tu sois tombé entre de les mains d'une "pointure". Maintenant, à la question de savoir si le médecin a le droit de se tromper, la réponse est clairement oui. Je ne t'apprendrai rien en te disant que le praticien n'est pas tenu à une obligation de résultat mais à une obligation de moyens. Seulement voilà, la crainte de se voir coller une action en justice incite nombre de médecins à ne poser un diagnostic que lorsqu'ils sont "sûrs d'eux". Je ne cautionne pas cette pratique mais je peux me mettre à la place d'un médecin dont la marge de manoeuvre est parfois très serrée...

Ce qui est certain, c'est qu'à notre niveau, le propos n'est pas de demander à notre kiné de faire de notre bébé un être hors du commun, rien qu'en lui sussurant des mots doux à l'oreille. Et nous n'irons jamais le lui reprocher si tel n'est pas le cas. Nous sommes dans une démarche "spirituelle", un peu comme ceux qui choisissent (ou pas) de se marier à l'église ou de manger végétarien...
En tout cas, merci pour la franchise de ton commentaire et j'espère que toi et ta famille passerez d'excellentes fêtes de fin d'année !

A bientôt

Antoine

[Olivier92]

Bonjour,
je te laisse la joie de la paternité et l'arrivée de ton enfant mais une fois n'est pas coutume,je vais m'insurger contre cette dérive mercantile de nombreux professionnels de santé qui exploitent un juteux filon sans grand risque pour extorquer de l'argent à des parents impatients.
Si la relation parents enfants demeure primordiale, j'émets quelques doutes sur "le toucher affectif" et le pipeau qui va avec.
Pourquoi suis-je aussi véhément, encore une fois je vais me faire une incursion dans ma vie privée et te parler de notre dernière fille Rose.
La grossesse de ma femme été particulièrement difficile et risquée avec, entre autres, une possible malformation cardiaque.
A cette occasion, les professionnels n'ont pas été nombreux pour essayer de diagnostiquer sur échographie si ma fille était viable ou pas.
Heureusement qu'il existe de VRAIS professionnels passionnés et compétents à l'hôpital Necker à Paris qui assument le risque de se tromper. A toutes ces personnes, je leur tire un grand chapeau et je les place très haut dans mon échelle personnel et en revanche, je pose un regard cynique sur tous ces marchands du temple.
Je te laisse imaginer l'atmosphère qui règne lors d'une échographie de 45 minutes dans un silence glacial et le ouf de soulagement lorsque le médecin t'annonce qu'il n'a rien décelé !!!!